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Cap à l'est (Népal, Inde)

17.09.2019 au 17.10.2019


Déluge népalais.

Déluge népalais.

Notre deuxième séjour au Népal fut bref. Une traversée d’ouest en est néanmoins marquée par quelques moments mémorables. Et ceci dès notre première nuit. A peine la tente installée (au bord d’une rivière asséchée) qu’il se met à pleuvoir. Nous nous abritons. Alors que nous cuisons sous notre toile, nous avons une sensation de flottement. Nous observons l’extérieur et remarquons que 5 centimètres d’eau nous entourent déjà. Nous profitons d’une accalmie pour nous installer un peu plus haut, à l’abri des ruissellements rejoignant le lit de la rivière déjà moins sec. La pluie repart de plus belle mais nous parvenons à tomber dans un sommeil léger. A une heure du matin, nous nous réveillons. Les gouttes frappent encore la toile. Inquiets pour les motos, nous allons jeter un œil et constatons qu’elles ont les roues dans l’eau. Pas d’autre choix que de les déplacer. Équipés de nos k-way (qui ne nous empêcheront pas d’être détrempés), nous étudions le meilleur chemin à emprunter et décidons de nous garer au bord de la route un peu plus haut. Amaia se lance la première. Le terrain est évidemment boueux mais la première partie se déroule sans encombre. Nous atteignons le chemin d’accès sur lequel dévale une importante quantité d’eau. Voulant éviter la partie la plus profonde, Amaia mène Bonnie sur la partie droite, sa roue arrière dérape, elle disparait. Lorsque sa tête réapparait, elle a de l’eau jusqu’à la poitrine et comprend qu’elle vient de tomber dans un trou d'une profondeur impensable. Fort heureusement la moto ne l’a pas suivie, au contraire de Marvin qui saute à son tour dans le trou afin d’aider à relever la moto en équilibre. Bonnie debout, nous parvenons à l’amener à bon port puis à déplacer Klyde sans problème. Nous retournons alors sous la tente, complètement mouillés, fatigués mais sachant les motos en sécurité.


L’espoir nous ayant fait dormir en pointillé est, au petit matin, vite anéanti par le son des gouttes. Nous enfilons nos affaires encore trempées et filons à la ville la plus proche. Sur le bord de la route, des locaux profitent des cours d’eau éphémères pour installer des filets et attraper des poissons sans efforts. Notre malheur est le bonheur des autres, c’est au moins ça. Nous observons quelques cerfs curieux sur le bord de la route qui nous donnent l'énergie de parcourir les derniers kilomètres sous une pluie battante. A Kohalpur, nous retournons dans un hôtel où nous avions dormi lors de notre premier séjour. Nous pouvons nous doucher, laver nos affaires, manger et nous reposer.


Jumanji.

La pluie n’est plus, le soleil se montre. Nos affaires sèchent gentiment en roulant. Nous repassons par le lieu de l’accident d’Amaia lors de notre premier séjour et enchainons 3 jours de route pour arriver jusqu’à la réserve naturelle de Koshi Tappu. Nous y passons une journée en pleine nature, entre éléphants, chèvres et buffles. Le jour du départ, Klyde est crevé, son pneu arrière tout du moins. Nous tentons nous même de mettre une chambre à air dans celui-ci mais finissons par l'amener à un garagiste, qui fait en quelques minutes ce que nous tentions de faire depuis plusieurs heures. Heures qui nous décident à rester une nuit de plus dans notre cahute au milieu de la jungle.


Darjeeling limited.

Sous la pluie.

Notre troisième, et dernier, séjour en Inde débute en douceur. Malgré le ciel pluvieux nous grimpons au milieu des plantations de thé jusqu’au village de Mirik. Nous ne nous y éternisons pas, pas plus que dans la région. En effet, si les noms de Darjeeling ou de Sikkim nous attirent, la pluie incessante nous incite à prendre la route. Cette dernière est loin d’être plaisante. Nids de poule gorgés d’eau, travaux et conducteurs inconscients, tel pourrait être le résumé de notre trajet jusqu’à une petite ville sans intérêt dans laquelle nous passons la nuit. Le lendemain, météo et infrastructures routières s’améliorent. En revanche nous nous devons de rester attentifs pour éviter les camions décidant d’emprunter la double voie dans le sens contraire sans raison valable. L’égoïsme n’a plus de sens à nos yeux. Le soir, nous dormons à Bongaigaon, dans un hôtel acceptable. Nous sommes dans l’état d’Assam et aux portes de celui de Meghalaya, notre futur coup de cœur.


Le temps.

L’avantage d’avoir le temps est que nous pouvons le prendre quand bon nous semble. Après une première nuit à Bongaigaon nous n’avons pas envie de reprendre la route, pas aujourd’hui en tout cas. Nous restons donc une journée de plus à dormir, manger et regarder des séries, le grand luxe en d’autres termes.


Parenthèse enchantée.

Nous rendre dans la région la plus pluvieuse de la planète pour éviter la pluie n’était peut être pas la plus judicieuse des décisions. Cependant, à peine entrés dans l’état du Meghalaya (littéralement "demeure des nuages"), nous sommes agréablement surpris. Les routes, tout d’abord, sont en parfait état et quasi désertes (un tronçon hors du commun présente même un marquage au sol). Les paysages sont verts et luxuriants. Mais le plus marquant restera l’atmosphère paisible de cet état. Tout y est différent, la densité de population, la propreté, les gens. Même la météo se décide à changer d’humeur et un soleil solide nous accompagne jusqu’à la fin de journée. Une nuit à Nongstoin plus tard, la météo fait ce que bon lui semble. Pluie, éclaircies, brouillard. Nous parvenons néanmoins à avoir de jolis points de vue sur d’innombrables cascades lorsque les nuages, se mouvant à une vitesse folle, nous font la faveur de se dissiper. Basés dans le petit village de Tyrna, nous découvrons les environs, en particulier les impressionnants ponts vivants (formés de racines) et les diverses cataractes. C’est entourés d’une végétation dense et de papillons tous plus grands les uns que les autres que nous errons dans ce petit coin de paradis. Lors de notre départ, nous prenons des chemins de traverse et passons à quelques pas du Bangladesh. Nous jetons également un coup d’œil entre deux nuages à la cascade la plus haute du pays, décevante.

Ponts vivants.

Pour de bon.

A Guwahati, nous retrouvons Biswajit et Mona, à quelques jours de leur départ. En effet, comme prévu et discuté lors de notre passage à Dehradun, nous traverserons le Myanmar ensemble. Une traversée qui représente le début de leur périple à moto. Nous passons quelques jours dans la ville à vaquer à nos occupations avant de nous diriger vers la frontière birmane. Nous arrivons à Imphal après deux longues étapes éreintantes et y restons deux journées. Nous en profitons pour visiter le marché – tenu exclusivement par des femmes - et retrouver les voyageurs avec qui nous traverserons le Myanmar. Biswajit et Mona donc ; Alex, au guidon de sa Yamaha et Mathieu, voyageant avec Léon le camion. Nous parcourons nos derniers kilomètres indiens et sommes confrontés, à la frontière, une dernière fois à la bêtise de ce pays. Peu importe, nous en sommes sortis, pour de bon.


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