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Retour aux sources (Kirghizistan)


19.07.2018 au 27.07.2018


Bonniversaire.

Notre arrivée au Kirghizistan est ponctuée d’une célébration : Bonnie passe la barre des 50 000 kilomètres. Son cadeau d’anniversaire ? Un nouveau sélecteur de vitesse « made in Kyrgyzstan » usiné dans le bazar mécanique de Bichkek. Nous profitons également de notre passage dans la capitale kirghize pour réparer le support de suspension tordu de Klyde. Les dégâts occasionnés au Kazakhstan n'étant plus, nous pouvons reprendre la route sereinement. Avant cela, nous visitons brièvement la ville. Elle ne nous laissera pas un souvenir impérissable mais aura été un arrêt utile avant d’attaquer les montagnes du sud du pays, ainsi que la fameuse région du Pamir située au Tadjikistan.

Les forces du désordre.

En prenant la route, nous avons affaire pour la première fois à la police kirghize. Lors d’un dépassement, les forces de l'ordre situées sur le bord de la chaussée nous interpellent. Dans leur version des faits il est interdit de doubler sur ce tronçon, comme le panneau situé quelques mètres auparavant l’indique. Après être allés vérifier, nous précisons que le panneau en question concerne uniquement une section en travaux. Nous dessinons également au sol la ligne blanche discontinue - à la signification universelle - présente au centre de la chaussée. Finalement, une voiture effectuant un dépassement sous nos yeux à l’endroit exact de notre « infraction » fait déborder le vase de la mauvaise foi du policier qui abandonne et nous laisse partir. Ce démêlé avec la police ne sera pas le seul, mais l’issue sera toujours la même.


Comme des nomades.

Les kilomètres suivants sont constitués de l’ascension du col Töö-Ashuu accompagnée de quelques gouttes de pluie. Au sommet, le tunnel de Kolbaev et ses 2.6 kilomètres, nous permet de basculer de l’autre côté de la montagne. La pluie a redoublé d’intensité mais nous ne perdons pas espoir car un bout de ciel bleu se laisse apercevoir à l’horizon. Une fois au sec, le paysage prend tout son sens. Des étendues vertes vallonnées parcourues par des rivières dans lesquelles viennent s’abreuver vaches, chèvres, chevaux et moutons. Disséminez quelques yourtes aux pieds de monts enneigés et le tableau est des plus fidèles à l’image que nous avions du Kirghizistan. Séduits, nous décidons de planter notre tente dans ce décor idyllique. En fin de journée, le soleil rasant pointe le bout de son nez et vient contraster avec le ciel encore menaçant et le tonnerre résonnant sur les pics acérés nous entourant. Cerise sur le gâteau, un arc-en-ciel se dessine et vient ponctuer notre journée. A 3 000 mètres d’altitude, nous trouvons enfin la fraicheur et la nature qui nous manquait tant, et passons une nuit revigorante.


Kurut.

En longeant la rivière Chychkan, nous atteignons le lac Toktogul. Formé par le plus grand barrage du pays, ce réservoir offre des paysages radicalement différents de ceux de la veille. Les montagnes arides au loin viennent se détacher de l’eau turquoise du lac. Poursuivant notre route le long d'une nouvelle rivière, Naryn, nous décidons de nous arrêter pour gouter le poisson issu de celle-ci. Une fois rassasiés, la serveuse nous offre une charmante boule blanche en guise de friandise ... c’est ce que nous croyions. Ce fut en fait notre premier contact avec le « kurut », une boule de fromage salée réalisée à partir de lait caillé. Pas la sucrerie que l’on imaginait donc.

A gauche : Toktogul.

A droite : « kurut ».


Derniers préparatifs.

A Osh, ville qui nous semble au premier abord beaucoup plus typique et attrayante que Bichkek, nous nous préparons à attaquer la région du Pamir. Constitution d’un stock de nourriture au bazar du coin et glanage d’informations sont nos principales activités. Pour cela, nous profitons des gens ayant investi la « guesthouse » - normalement fermée pour travaux mais s’étant transformée en repaire de voyageurs - où nous avons planté notre tente. A savoir, deux couples d’allemands ayant traversé la Chine qui nous confirment qu’il est préférable d’éviter ce pays inadéquat à notre type de voyage (obligation d'être accompagnés d’un guide, coût astronomique de la démarche) ; Rob, l’anglais baroudeur ; un italien un peu fou ayant osé emprunter la voiture de sa « mamma » pour venir la détruire (littéralement) dans la région du Pamir ; un couple de Suisses voyageant dans un combi Volkswagen ; Cyriel que nous recroiserons sur la route par le plus grand des hasards tout comme Laure et Fabien, accompagnés de leur fidèle compagnon, Flash un magnifique berger allemand (le site de ces derniers pour les curieux).


Pamir réel.

Pour terminer notre – attention « spoiler » – premier séjour kirghize, nous nous rendons au pied du pic Lénine et de ses 7 134 mètres. Nos tympans commencent à faire l’accordéon au rythme des changements d’altitude réguliers et des montagnes irisées saupoudrées de neige font leur apparition. Le col Taldyk (3 615 mètres) est le premier témoin du Pamir que nous approchons. Une vague d’émotion nous parcoure à la pensée de cette région du monde qui fait partie des plus attendues de notre voyage. En descendant sur le village de Sary-Tash, la vue sur la chaine Trans-Alaï finit de nous faire réaliser où nous nous trouvons. Même les rêves de notre dernière nuit pluvieuse ne permettent pas de figurer les paysages féériques qui nous attendent. Le lendemain, la pluie n’est plus mais le froid a eu raison de la batterie de Bonnie. Quelques sprints matinaux suffisent à remettre en marche la Triumph et à reprendre la route. En parlant de route, certainement l’une des plus belles du monde se profile devant nous, l’irréelle Pamir highway.

Pic Lénine et chaînon Trans-Alaï.





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